La parabole du publicain et du pharisien nous met en relation avec Dieu, une relation personnelle, vivante et intime. Le pharisien rend grâce à Dieu pour tout ce qu’il fait et se moque du publicain qui, au fond du temple, ne fait que reconnaître ses fautes sans chercher à se justifier. L’action de grâce doit s’adresser à Dieu pour ce qu’Il fait, pour ce qu’Il est, et non pour ce que nous sommes. Nous devons rendre grâce pour la transformation qu’Il opère en nous.
L’action de grâce du pharisien est fausse parce qu’elle va à l’encontre de la charité fraternelle, de l’amour du publicain qui, lui, reconnaît sa misère. Le pharisien parle de ce qu’il ne fait pas, et le publicain de ce qu’il fait. Le pharisien est fier de ce qu’il accomplit devant Dieu, sans reconnaître que c’est Dieu qui l’aide à réaliser toutes ses actions. Sans humilité, il n’y a pas de prière. Le pharisien construit un mur entre lui et Dieu pour ne pas être atteint par la Parole de Dieu. Il n’est pas conscient de son erreur et se cache dans les replis sombres de son âme.
Dans la prière du publicain, tout est dit : Ô Dieu ! Aie pitié de moi, car je suis pécheur (Lc 18,13). Il reconnaît son péché et se place devant Dieu comme pécheur. Il attend le pardon et la miséricorde de Dieu pour le changer, pour le transformer. La prière du publicain est vraie, il ne se justifie pas, il ne se loue pas, il ne projette pas sa faute et sa responsabilité sur les autres.
Rendons grâce au Christ pour ce qu’Il est – vrai homme et vrai Dieu – et pour ce qu’Il fait. A la fin de sa vie, Paul écrit une lettre émouvante à Timothée : « Fils bien-aimé, je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu » (2 Tm 4,6). Il rend grâce au Christ et à sa miséricorde envers lui, sachant qu’il est en prison et qu’il sera bientôt décapité. Il a été fidèle au Christ jusqu’à la mort. Son action de grâce est authentique, et transparait par sa vie, dans la souffrance et l’abandon qu’il a connus : « La première fois que j’ai présenté ma défense, personne ne m’a soutenu : tous m’ont abandonné. Que cela ne soit pas retenu contre eux. » (2 Tm 4,16)
Laissons l’Esprit Saint édifier notre vie en nous purifiant des affections désordonnées, de l’orgueil et de l’égoïsme. Tenons-nous humblement devant le Christ et Il fera ce que nous ne pouvons pas faire.