Skip to main content
Académie

Mystique, psychiatrie et santé intégrale: cours de la Fondation Fernando Rielo et de l’Université UIMP-Valence

By 23 septembre, 2017No Comments

« L’essence de la mystique est l’amour, qui stimule les capacités de l’être humain et l’immunise contre le pseudo-religieux et les pathologies psychologiques et spirituelles. » Telles furent les paroles d’ouverture par lesquelles Jesús Fernández Hernández, Président de la Fondation Fernando Rielo, a ouvert le cours Mystique et Psychiatrie. Ce cours était co-organisé du 18 au 20 septembre en collaboration avec l’Université Internationale Menéndez Pelayo de Valence. Fernando de Saavedra, chef de cabinet du recteur de l’UIMP, a manifesté sa gratitude pour le travail de la FFR au cours de la séance de clôture, et Vicente Botella, doyen de la Faculté de théologie San Vicente Ferrer, a exprimé le désir de continuer à apporter sa coopération et son soutien à l’initiative.

En résumé, le séminaire a approfondi la manière dont l’expérience mystique développe le potentiel de la personne humaine dans tous les domaines: celui de la dimension transcendante, ainsi que relationnelle, éducative, culturelle, artistique, celui des relations sociales, de l’engagement social et écologique. En outre, il a été démontré que la mystique favorise la santé intégrale et n’a rien à voir avec les troubles psychiques ou les maladies psychiatriques, comme cela a parfois été dit.

La Directrice du Département de Philosophie de la FFR, Juana Sánchez-Gey, a ouvert le cours en présentant la psycho-éthique de Fernando Rielo comme nouvelle science qui associe les dimensions psychologiques et morales de la personne, intimement liées. La psycho-éthique se fonde sur l’ouverture de l’homme à l’Absolu, qui le constitue, et affirme que l’accomplissement pour l’être humain repose sur le fait de vivre cette relation, clé de la communication avec les autres et avec la nature.

La théorie du mindfulness et sa confusion avec la prière contemplative fut le sujet traité par la psychiatre Mar Álvarez, professeur de l’université U. Abat Oliba CEU. Elle a parlé de l’agnosie de la vie intérieure et du fait que nous vivons dans une époque de narcissisme, où l’homme est étranger à lui-même.

Pour sa part, Jesús Fernández, président de la FFR, est intervenu avec un séminaire sur la lecture et l’analyse des textes et a déclaré que « la négation de la religiosité ou de la mystique en tant que constitutive de la personne humaine conduit directement à une attitude idolâtre ». Il a également parlé de maladies ou troubles spirituels tels que l’égolatrie et l’égophrénie, qui font de la personne humaine un masque ou une caricature de son propre moi en tant que moi.

Martín F. Echavarría, directeur du Département de psychologie de l’université U. Abat Oliba CEU, fit une intervention sur la relation entre « Acédie, mélancolie, saint Jean de la Croix et psychopathologie » dans laquelle il a affirmé que la vie mystique est le développement de la vie chrétienne en profondeur, et que progresser dans l’amour produit la croissance de la relation spirituelle.

La table ronde sur « Les thérapies de l’esprit » a traité de la mystique comme art de vivre en plénitude, selon les termes du psychopédagogue Marián Alegre, ainsi que de la nécessité de la contemplation face à la dimension centrifuge qui dirige la société d’aujourd’hui, comme l’a exposé Alfredo Esteve, professeur de l’Université catholique de Valence (UCV).

Vicente Botella Cubells, pour sa part, s’est concentré sur la liberté humaine pour la rencontre avec Dieu et sur la manière dont l’homme a été « entraîné » culturellement pour percevoir certaines choses et d’autres pas, comme par exemple les sollicitations divines.

José María López, président de l’École Idente, a conclu le cours avec sa conférence « Conscience et névrose », dans laquelle il a développé la pensée de Rielo, et expliqué le caractère mystique de la conscience en vertu de la divine présence constitutive de l’Absolu dans l’esprit humain, qui le définit comme personne ou être d’une immense dignité, puisqu’à l’image et à la ressemblance de Dieu. Il a affirmé que la mystique est une expérience d’amour, un amour fini ouvert à l’infini, et que l’on ne peut pas réduire la mystique aux seuls phénomènes extraordinaires. Mystique est tout ce qui se produit de positif, sur les plans spirituel et humain, dans la personne; c’est en définitive fermer les yeux ou le cœur à l’égoïsme pour les ouvrir à l’amour. En outre, de par le caractère intégral de la de la personne, il faut distinguer entre les thérapies physiques, psychologiques et spirituelles, avec leurs objets et objectifs respectifs. Il a également parlé des syndromes, des symptômes et des signes de la névrose telle que la comprend Rielo, et des traumatismes que celle-ci présente dans l’esprit avec leur projection au niveau psychosomatique. Il a conclu en disant que « la thérapie de la conscience » ou syneidothérapie, loin du réductionnisme, est celle qui fournit unité, direction et sens à toutes les autres thérapies.